Actualités de Sciences jeunesse Canada

À la défense de la diversité avec Kelcie Miller-Anderson

Kelcie at Bayer Youth Ag Summit

Kelcie Miller-Anderson (femme) 

Expo-sciences de Calgary –2005-2012 

ESPC – 2009-2012
 

…le fait de voir toutes les découvertes et innovations étonnantes de tous les jeunes qui ont participé à l’ESPC m’a montré qu’il n’est jamais trop tôt et que nous ne sommes jamais trop jeunes ou inexpérimentés pour résoudre de grands problèmes et créer un changement encore plus grand.

 

Les expo-sciences sont pleines de surprises et même lorsque la vie prend des directions inattendues, vous pouvez conserver la même curiosité et le même état d’esprit tout au long de votre parcours. Nous avons discuté avec Kelcie au sujet de ses réalisations dans le domaine des STIM. Voici ce qu’elle nous a révélé.

 

  1. Pouvez-vous me parler de votre expérience à l’expo-sciences et de vos débuts?

Je suis devenue passionnée des sciences très tôt dans mon enfance. J’étais une enfant très curieuse envers le monde qui m’entourait et je posais toujours des questions pour essayer de satisfaire cette curiosité. Quand j’ai compris que la science pouvait me permettre de découvrir toutes les réponses par moi-même, je suis devenu accro. J’ai réalisé mon tout premier projet d’expo-sciences à l’âge de 8 ans environ et c’était en fait pour mon frère qui avait 13 ans à l’époque. Il devait réaliser un projet obligatoire dans le cadre de son cours de sciences. Tous les jours, je mesurais méticuleusement chaque petite plante, je les arrosais soigneusement et je remplissais un carnet avec toutes mes observations quotidiennes. Bien que son projet ait été réalisé par une élève de troisième année, mon frère a obtenu un A.

J’ai ensuite réalisé un projet chaque année jusqu’à l’obtention de mon diplôme d’études secondaires. C’était une activité que j’attendais avec impatience et j’ai honnêtement envisagé de faire une année supplémentaire d’études secondaires juste pour réaliser un projet de plus!

 

  1. Pouvez-vous me parler de votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui?

Cela peut sembler un peu fou, mais le projet d’expo-sciences que j’ai lancé à 15 ans dans un laboratoire en sous-sol est devenu ma carrière! Après mon premier projet sur la phytoremédiation en 10e année, j’ai réalisé un projet d’approfondissement en 12e année et la recherche s’est développée à partir de là. J’ai fait le saut dans l’entrepreneuriat à 21 ans avec la création de ma première entreprise de biotechnologie, MycoRemedy, pour commercialiser mes recherches. J’ai alors réalisé mon rêve d’enfant en ayant mon propre laboratoire, puis j’ai fait une pause dans la recherche active pour fonder une deuxième entreprise dans l’espace AgTech qui utilisait la technologie de chaîne de blocs comme outil de gestion de la chaîne d’approvisionnement pour prévenir la fraude et la falsification dans la commercialisation du miel.

Aujourd’hui, je concentre mon énergie sur les efforts visant à diversifier les espaces environnementaux, de plein air et climatiques afin que les opinions qui résonnent dans la société reflètent la diversité de notre monde, notamment pour que les jeunes, en particulier les jeunes handicapés, aient la possibilité de devenir des leaders dans un espace dont ils sont traditionnellement exclus.

 

  1. Qu’est-ce qui vous a incité à vous lancer dans ce travail?

Bien que ma vie professionnelle ait pris son envol dans le domaine des sciences pour ensuite s’orienter vers l’entrepreneuriat et, aujourd’hui, vers la défense des droits, ma motivation a toujours été alimentée par le désir d’utiliser l’innovation pour agir. Au début, j’étais persuadée que je serais une scientifique. C’était ma première passion, après tout, mais j’ai compris que si j’aimais la science, c’était parce qu’elle me permettait de résoudre des problèmes et de créer des solutions. J’aime les sciences pures et les laboratoires, mais lorsqu’on m’a diagnostiqué une maladie rare et que je suis tombée malade au début de la vingtaine, j’ai compris que la meilleure façon d’accroître mon impact et de créer des changements n’était pas de travailler dans un laboratoire, mais d’ouvrir des portes et de donner à d’autres jeunes les moyens d’utiliser l’innovation pour résoudre les problèmes de leur milieu et du monde.

 

  1. Comment votre expérience à l’Expo-sciences pancanadienne a-t-elle contribué à votre cheminement de vie et à vos objectifs de carrière?

L’Expo-sciences est vraiment l’un événements fondamentaux qui ont influencé mon parcours, non seulement dans ma carrière, mais aussi dans la vie en général. Je ne peux même pas imaginer à quel point ma vie aurait pu être différente si je n’avais jamais participé à ma première expo-sciences ou si j’avais abandonné avant de participer à ma première ESPC en 2009. Les expo-sciences m’ont enseigné qu’il n’existe aucune limite à notre capacité de résoudre des problèmes, d’innover et de créer des changements. Elles m’ont donné le courage, en tant que jeune innovatrice, de fonder ma propre entreprise, de croire en mes idées et de me dire que même si j’étais jeune, je pouvais résoudre de grands problèmes.

Les jeunes se font souvent dire qu’ils doivent patienter et prendre de l’âge, acquérir de l’expérience ou être plus instruits. En gros, on nous dit que nous devons attendre. Mais la vue de toutes les découvertes et innovations étonnantes de tous les jeunes qui ont participé à l’ESPC m’a montré qu’il n’est jamais trop tôt et que nous ne sommes jamais trop jeunes ou inexpérimentés pour résoudre de grands problèmes et créer un changement encore plus grand.

 

  1. Y a-t-il des personnes ou des modèles qui vous inspirent?

Jane Goodall a toujours été une grande source d’inspiration pour moi, car elle aussi s’est fait dire, lorsqu’elle était jeune femme, qu’en raison de ce qu’elle était et du corps dans lequel elle était née, elle ne pouvait pas être une scientifique et ne réussirait jamais. Elle a merveilleusement prouvé que tout le monde avait tort.

 

  1. De quelle réalisation liée aux STIM êtes-vous la plus fière?

Hmm, pas évident de répondre à ça… Lorsque j’ai gagné ma médaille d’or à l’ESPC et que j’ai remporté le premier prix de mon expo-sciences régionale en 12e année, j’avais l’impression d’avoir réussi quelque chose d’énorme, mais maintenant que je suis un peu plus âgée, je crois que même si les victoires et les réalisations sont formidables, ce n’est pas vraiment ce qui compte le plus. Maintenant, je pense que ce dont je suis le plus fière, c’est de pouvoir continuer à travailler et à parler aux jeunes, à la prochaine génération d’innovateurs, et de contribuer à leur parcours.

 

  1. Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans votre travail?

L’un des défis les plus constants que j’ai dû affronter a été d’être sous-estimée, d’abord à cause de mon âge et de mon sexe, puis à cause du doute supplémentaire que les gens ont sur mon potentiel en raison de mon handicap. La société a toujours eu des préjugés très forts sur le profil des scientifiques, en particulier dans les communautés STIM traditionnelles, comme s’il existait une liste de caractéristiques personnelles qui rendent une recherche « plus » pertinente. Lorsque j’ai créé mon entreprise, j’avais 21 ans, je n’avais pas terminé mes études et j’étais dans un milieu dominé par des hommes très instruits. J’avais souvent l’impression d’être sous-estimée et de ne pas être à ma place.

 

  1. Quels sont les principaux enseignements que vous avez tirés de votre travail?

Mon travail est axé sur l’élaboration de solutions naturelles aux problèmes environnementaux. J’ai d’abord voulu utiliser la phytoremédiation et la mycoremédiation pour nettoyer les sols contaminés par le pétrole, mais j’ai appris que la nature possède déjà des solutions à de nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Nous devons simplement mieux l’écouter et tirer parti de ses enseignements. Il existe de nombreuses possibilités d’utiliser des solutions basées sur la nature et le biomimétisme pour que notre monde soit plus agréable à vivre.

 

  1. Quel est le conseil que vous donnez aux jeunes scientifiques qui se lancent dans un projet?

Il n’est jamais trop tôt pour commencer et personne n’est jamais trop jeune pour agir. L’aspect le plus étonnant de l’innovation, c’est qu’elle est à la portée de tous et que ce sont vos expériences, vos antécédents et vos idées uniques qui vous permettront de créer, d’inventer, de découvrir et, en fin de compte, de changer votre milieu et le monde.

Ne laissez personne vous dire que vous êtes trop jeune ou que vous manquez d’expérience pour espérer changer quelque chose. Apprenez à considérer votre âge comme un avantage vous permettant d’aborder les problèmes de manière nouvelle et créative.

 

  1. Qu’espérez-vous pour l’avenir?

J’espère que nous verrons davantage de pollinisation croisée et d’intersectionnalité non seulement entre les différents domaines scientifiques, mais aussi entre les divers secteurs d’activité industrielle. Nous avons besoin de plus de scientifiques qui sont aussi des entrepreneurs et de plus de leaders mondiaux qui sont aussi des scientifiques. Il existe tellement de problèmes mondiaux qui ont été résolus dans les laboratoires, mais ces solutions ne vont pas plus loin. J’espère que nous partagerons nos idées plus ouvertement, que nous communiquerons nos recherches de manière accessible et compréhensible pour le public, que les solutions créées dans les laboratoires seront utilisées dans nos milieux de vie et dans le monde.

 

  1. Quel message aimeriez-vous transmettre aux commanditaires ou partenaires potentiels de Sciences jeunesse Canada?

Que c’est bien plus qu’une simple expo-sciences! Les programmes tels que l’ESPC ont des répercussions qui dépassent largement le rayonnement d’une simple compétition. C’est un lieu où la prochaine génération d’innovateurs, de scientifiques et de promoteurs du changement dispose d’une plateforme pour créer ainsi que du soutien nécessaire pour transformer leurs idées en réalité.

 

Suivez les travaux de Kelcie sur Instagram sur son site Web.

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