Cet article a initialement été publié dans le rapport annuel 2024 de Sciences jeunesse Canada.

« Choisissez un sujet qui vous passionne et commencez à poser des questions ». Ce conseil simple, mais puissant de Patrick Whippey résume l’esprit qui a animé son remarquable parcours de cinq décennies avec les expo STIM au Canada.

Professeur de physique à l’université Western depuis 43 ans, Patrick a commencé à participer aux expo-sciences STIM en 1971, lorsqu’il a assisté à sa première expo-science et technologie dans le district de London. « J’ai été conquis », se souvient-il en évoquant l’ambitieux projet de fusée d’un élève. Ce qui n’était au départ qu’une curiosité s’est rapidement transformé en un engagement à vie pour l’épanouissement des jeunes esprits scientifiques.

Pour Patrick, les expo STIM offrent quelque chose d’unique : l’exploration pratique et la reconnaissance, qui est souvent réservée aux sports. Cette reconnaissance, observe-t-il, peut changer la vie. « Certains n’auraient jamais poursuivi leurs études en sciences ou en ingénierie sans l’expérience des expo STIM », note-t-il, citant Andy Hrymak, ancien doyen de la faculté d’ingénierie de l’université Western, qui attribue à la Bay Area Science Fair le mérite d’avoir déclenché sa carrière.

Au fil des décennies, Patrick a joué de nombreux rôles dans la communauté des expo STIM. Il a présidé le Comité national d’éthique et de sécurité depuis sa création, a été juge national à Chief, et a dirigé le processus de sélection de l’Équipe Canada-ISEF de 1995 à 2024, aidant 343 élèves à représenter le Canada aux « Jeux olympiques du monde des expo-sciences ».

Ses yeux s’illuminent lorsqu’il évoque des projets marquants. Il parle avec fierté de Danish Mahmood, qui, en tant qu’élève de 8e année, a créé un système de triage non invasif interconnecté sans fil, remportant le prix Junior Platinum en 2017 et la première place à l’EUCYS en 2018. « Il réalisait un projet de niveau MSc en 8e année ! » Ou Chen Sun, qui est passé de l’expo STIM à une bourse d’études Oxford Blyth, à un doctorat au MIT avec un lauréat du prix Nobel, et qui travaille maintenant sur l’IA chez Google.

Pour l’avenir, Patrick est enthousiasmé par la façon dont la technologie rend les expo STIM plus accessibles. « Internet permet à un élève de Thompson, au Manitoba, d’accéder aux mêmes connaissances qu’un élève de Vancouver. » Lorsqu’on lui demande ce qui le passionne, il plaisante : « J’apprends lentement — j’ai presque compris comment fonctionnent les expo-sciences, mais pas tout à fait ».

Alors que les expo STIM évoluent, le conseil de Patrick aux jeunes scientifiques reste le même : faites preuve de curiosité, ne craignez pas l’échec et sachez que la prochaine génération « sera plus intelligente que la mienne ». Compte tenu de l’impact qu’il a eu pendant 50 ans, ce n’est pas peu dire.